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Les Deux Alpes (38860)
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En regardant le lac du Chambon, on ne se doute pas que cette paisible étendue d’eau, où se reflètent les sommets environnants, cache toute une vie à jamais disparue : les 3 villages engloutis, le Chambon, le Dauphin et Le Pariset.
Le Musée Chasal Lento présente cette épisode de l'histoire de la vallée. Derrière le barrage qui domine de 88m le lit de la Romanche, s’étend la surface scintillante de 126 hectares du Lac Chambon. Celui qui vient ici pour la 1ère fois, ne se doute pas que dessous dorment 3 villages : le Chambon sur la commune du Mont de Lans, le Dauphin et Le Pariset sur la commune de Mizoën. Ces villages comptaient à eux 3 une centaine d’habitants. A l’époque gallo-romaine, la voie romaine de l’Oisans, passait vraisemblablement par là. En langue celte, chambon signifiait : boucle, courbe de chemin ou rivière. On est sûr qu’on y passait au Moyen-âge. On l'appelait « La petite route », ce n'est alors qu’un mauvais chemin muletier descendant des hauteurs du Mont de Lans, après avoir contourné l’Infernet. C’était l’itinéraire normal de Bourg d’Oisans à Briançon et aussi un raccourci de 3 jours de marche entre la France et l’Italie. L’origine du hameau du Dauphin remonterait à cette époque. Le Dauphin Humbert 1er y aurait fondé un hospice, comme il y en avait plusieurs sur cette route inhospitalière. Ces trois hameaux, Le Chambon et Le Dauphin sur la rive gauche de la Romanche, Le Pariset sur la rive droite, étaient peu ensoleillés dans leur fond de vallée étroite, froids et très enneigés en hiver. Pourtant, situés sur un replat entre deux zones particulièrement difficiles, ils apparaissaient, à la belle saison, comme une oasis aux voyageurs, et alors ils reconnaissaient les charmes de « La Plaine du Dauphin », verdoyante avec ses jardins et ses arbres fruitiers. Le village du Chambon se trouvait au confluent de la Romanche avec le torrent du Chambon, voila pourquoi les jardins étaient fréquemment inondés. Le village avait sa chapelle et 2 moulins. Le hameau du Dauphin avait 2 auberges : le Fays et l’auberge du Dauphin, haltes incontournables sur cette difficile voie de passage. Enfin, sur l’autre rive rejointe par une légère passerelle en bois, on trouvait le hameau du Pariset, avec ses quelques maisons et sa petite chapelle. Jusqu’à la création de la route, au XIXe s, les habitants ont vécu dans une certaine pauvreté et une solitude relative. Ils vivaient de leurs maigres cultures et élevaient quelques animaux. Les hivers étaient longs alors les hommes valides s’expatrient pour pratiquer le colportage. Les échanges se faisaient surtout avec le Briançonnais. Les habitants préférent les contacts avec cette région plutôt que de descendre le cours de la Romanche. D’ailleurs, les patois étaient différents de part et d’autre de l’Infernet. Mais, malgré sa fragilité et ses dangers, ce mauvais chemin est fréquenté : commerçants, colporteurs, et surtout, militaires. De tous temps, cette petite route a été empruntée par l’armée, qui appréciait le raccourci, en cette zone frontalière. C’est probablement pour des raisons de stratégie militaire que Napoléon 1er conçut de grands travaux routiers à travers le Dauphiné et créa la Grande Route. En 1852 la route est enfin carrossable et les villages se développent. L'auberge devient un relais routier, l'école du Dauphin accueille plus d'enfants... puis le chemin de fer met un frein à la fréquentation de la route. Dans un livre, l'ancienne insitutrice évoque le gigantesque projet qui va bouleverser ce petit coin de terre. Mais ce sera le dernier, car il clora définitivement l’existence des trois hameaux :le Barrage du Chambon, à l’époque, l’un des plus grands, et le plus haut d’Europe. Les premières études commencent en 1921 et rencontrent un certain scepticisme auprès de la population. Mais le projet aboutit et les travaux commencent en 1928. La mise en eau a lieu en 1935. Sur l’histoire du gigantesque chantier, la cohabitation avec les ouvriers, les dernières années des villages, puis les adieux définitifs, le départ, la montée des eaux, bien des souvenirs ont été écrits, aussi documentés et émouvants les uns que les autres.
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